Votre projet a été bien réfléchi, il s’est
précisé, affiné au fil des jours. Enfin
bouclé, il n’est que temps de lui donner
enfin vie. Mais quel est, pour vous,
le meilleur moyen de le financer ? A vous d’apprécier
s’il vaut mieux puiser dans votre épargne ou recourir
au crédit.
PUISER DANS SON ÉPARGNE ?
Lorsque l’on parvient à maintenir ses dépenses sous le
seuil de ses recettes, ou que ses ressources augmentent
plus vite que ses dépenses, il reste un excédent d’argent
non consommé à la fin du mois, traditionnellement
placé sur un livret, un P.E.P., un Codevi, des SICAV.
L’ argent de l’épargne peut parfois provenir de rentrées
exceptionnelles : primes, héritage, jeux...
Le conserver ou le consommer ? La plupart des familles
constituent, autant que faire se peut, leur épargnesécurité,
plutôt destinée à gérer les « coups durs ».
La perspective de la retraite, la crainte des lendemains
ou l’envie de spéculer en incitent d’autres à organiser
une épargne-patrimoine. Il existe une troisième sorte
d’épargne. Il s’agit de l’épargne « report de consommation
», cagnotte accumulée en vue d’un projet précis.
Elle se transforme le jour dit, et c’était sa destinée, en
magnétoscope ou en vacances pieds dans l’eau. Cette
épargne peut tout aussi bien devenir l’apport initial
d’un projet plus vaste financé à crédit ou être affectée
au remboursement d’un crédit.
RECOURIR AU CRÉDIT ?
Le crédit est un véritable agent économique et social :
il accélère la diffusion de certains produits, encourage
la consommation et permet l’accès généralisé au confort
et au progrès. Mais le crédit n’est certainement ni une
épargne à long terme ni, surtout pas, un complément
de ressources pour l’emprunteur. Il est, et c’est là sa définition,
une opération de prêt d’argent avec intérêt,
Des projets à financer?
pour financer un bien ou un service. Concrètement, le
crédit est un contrat signé par deux personnes, le
prêteur et l’emprunteur, dont l’un s’engage à mettre une
somme d’argent à disposition de l’autre, qui s’engage à
la rembourser, intérêts et principal. Pour la bonne
marche du contrat, les signataires doivent avoir accepté
leurs droits et leurs devoirs réciproques en toute
connaissance de cause. Fidèle à son étymologie latine
« credere » - croire, faire confiance - le crédit doit toujours
être signé entre un emprunteur et un prêteur responsables.
A proscrire absolument
si vous avez déjà des
retards de paiement ou
que votre budget ne vous
le permet pas, il peut être
au contraire pour vous le
meilleur choix du moment.
Une bonne gestion de son budget est
déterminante pour l’équilibre de sa vie
familiale. C’est pourquoi, l’analyser est un
passage obligé avant d’envisager de réaliser ses projets.
ZOOM SUR VOS COMPTES
Première étape : le bilan financier de l’année écoulée.
Il s’agit, sur deux colonnes, de noter à gauche, A, vos
ressources de l’année passée (salaires, allocations,
pensions...) et à droite, B, vos dépenses (logement,
dépenses courantes, EDF, téléphone...). Le total des
deux colonnes vous permet une première évaluation
de vos capacités financières. Deuxième étape, plus
fine, réaliser un bilan prévisionnel. Il sera sans doute
approximatif mais vous savez peut-être déjà si les frais
de scolarité de votre aîné vont augmenter, si vos allocations
vont diminuer ou si, au contraire, le récent
coup de pouce à votre salaire va apporter du souffle à
vos prévisions.
A présent, vous pouvez calculer votre solde A - B, et
en tirer les conséquences qui s’imposent d’ellesmêmes.
S’il reste un excédent, actuellement épargné,
vous êtes suffisamment à l’aise pour envisager
votre achat. Si le solde est nul, il serait peut-être
préférable d’attendre avant de vous engager. Si vos
dépenses excèdent vos ressources, il s’agit de régler
au plus vite vos retards de paiement. Dans ce cas,
surtout, n’imaginez pas d’emprunter pour modifier
votre situation, vous ne feriez que l’aggraver.
Des dettes à hauteur de 30%
de votre budget ?
Attention. Cette règle dite « des 30% d’endettement »,
n’a aucune valeur légale et doit être nuancée en fonction
du montant des ressources, mais aussi de la faculté
- et de la possibilité - de tenir un budget pendant toute
la période de remboursement. A vous d’évaluer, selon
votre propre chiffrage, si vous pouvez ou non supporter
le remboursement d’un crédit et de quel montant.